HISTORIQUE DE L'ENSEIGNEMENT A WALLIS,
DE SA FRANCISATION
ET DES DIFFERENTES TENTATIVES D'Y INSERER LE WALLISIEN

  - de 1848 à 2001 -

 
  • On ne peut parler d'enseignement à Wallis sans mentionner le séminaire de Lano qui fonctionne de 1848 à 1858,
    puis de 1874 à 1952.   
    Fondé pour subvenir aux besoins de l'évangélisation, il représente aussi, jusqu'à la veille de notre accession au statut de Territoire, l'unique centre offrant une formation académique et humaine vraiment sérieuse et, pour le moins, complète, dans toute l'Océanie centrale.   
    En tant que tel, il a dynamisé et facilité toute autre initiative dans le domaine de l'enseignement, ne serait-ce que par le biais de son imprimerie (1843) qui permit d'avoir des manuels pour toute l'île.    Notons cependant que sa langue d'enseignement était le latin traduit en wallisîen.   
    Le français ne s'y frayera un passage que très tard, avec la création d'Alofivai (voir ci-dessous) et la réduction de ses basses classes en classes de 6°, 5° (1954).

     

  • Après la conversion (1842) et la mise sur pied des trois paroisses, ces dernières vont faire office de centres d'enseignement.   
    L'on prête une attention parti­ culière à la tranche d'âge des 10 à 20 ans, c'est-à-dire, de l'âge de la première
    communion à l'âge du mariage.   
    Grands et petits venaient alors au presbytère, en fin d'après-midi ou de journée, pour ne repartir que le lendemain, après la messe et le travail paroissial pour les uns, après la messe et le catéchisme pour les autres.
    Derrière cette approche et cette exposition constante des enfants et jeunes gens aux réalités religieuses, il ne faut pas perdre de vue le désir sincère des missionnaires d'extraire les fidèles de leurs habitudes païennes afin de les ouvrir "à la civilisation vraiment humaine".   
    Ainsi, à n'en pas douter, il se passe dans ces rencontres une réelle éducation de base: habitudes de travail, d'ordre, de propreté, d'habillement etc...

 
  •  L'école des soeurs voit le jour au début des années 1860.   
    D'abord basées à Matautu, les soeurs occuperont les locaux du séminaire pendant ses années de vacance^ avant de s'installer définitivement à Sofala.    A elles reviennent l'instruction et l'éducation des filles.    Voici un aperçu du genre de programme d'études que cette école s'impose:

.      les filles en âge de faire leur première communion:

                 - étude du petit catéchisme

                 - classe de couture

                 - commencement d'écriture

                 - tressage, repassage, sarclage...

       les grandes filles:

                 - étude du grand catéchisme - quelques mots de français

                 - géographie - calendrier - écriture – chant

                 - arithmétique – chants - musique

 
Tout comme chez les garçons, c'est la tranche d'âge des 10  à 20 ans qui mérite un soin particulier, dans le but de sortir la population de l'ignorance d'une part, et former des religieuses pour le service de l'évangile d'autre part.    
Ceci est grandement facilité par la vie en internat imposée aux jeunes filles.

Avec le nombre de soeurs européennes grandissant et celui de celles formées sur place, l'on crée graduellement les écoles de paroisses.   
C'est le cas de Mua dans les années 1900; et petit à petit, l'on essaie d'atteindre les 6 à 10 ans, c'est le cas de Hahake en 1926.

 
  • En 1922, on crée une réplique de Sofala, mais cette fois-ci pour les garçons.
    Il s'agit de l'internat-école d'Alofivai.    Après l'année de la première communion, les enfants y passent deux ou trois ans avant d'être orient es vers le séminaire ou des écoles de la Nouvelle Calédonie.   
    C'est cette école qui bénéficie, de la part du gouverneur Guyon de Nouvelle-Calédonie,
    une allocation mensuelle de 200F en vue de l'enseignement du français.

     

  • Le 10 octobre 1933, sort le décret instituant une école publique, laquelle fonctionne pendant 6-7ans,
    à raison de 4 classes par semaine de 2 heures chacunes, avec en plus une séance de catéchisme.   
    Une demi -.douzaine de garçons viennent le matin, et autant de filles l'après-midi.

 
  • Toutes ces écoles sont régies depuis 1905, par un règlement rédigé par Mgr. Ollier qui, par ailleurs, nomma le premier inspecteur de l'enseignement devant présider aux examens trimestriels, dans les matières profanes comme en religion.

 
  • C'est en 1947 que naissent Malaetoli et Petania.
    Malaetoli remplace Alofivai qui a cessé d'être, et Petania va alléger de beaucoup l'école de Sofala.   
    Vers elles se tourneront toutes les écoles de l'île, puisqu'elles ont pour mission d'aider au maximum tous les enfants susceptibles de pouvoir poursuivre des études.

Leur création coïncide avec la demande du gouverneur général Cournarie d'enseigner le français, d'une façon sérieuse, dans toutes les écoles; avec à l'appui la promesse d'un subside de 200 000 CFP à partir de 1949, laquelle date précisément où "tout l'enseignement est donné en français et d'après les programmes officiels. "
 
Nous savons qu'à la même époque, les écoles de paroisses en étaient encore à 2 heures de classe par semaine
pour les 6 à 10 ans.   
C'est le temps où l'on créait des classes pour les petits garçons chez les soeurs.

 
  • 1959 : Premier examen de CEP à Wallis.

 
  • Etat de l'enseignement en I960 (d'après la Mission)

    La scolarisation concerne les 6 à 14 ans.
       Elle ne passe pas au mieux à cause de l'isolement géographique et du manque de moyens.

 
  •  1961 : Accession au statut de territoire.   
    Un état de l'enseignement est présenté par la Mission à l'administrateur supérieur:

       - Malaetoli et Béthanie représentent les niveaux CM et CEP, et il y 4 même une classe technique dans la première.

       - Lano a également le CEP, puis la 6° et la 5° (conformes aux critères de Métropole).
       - Début de CM et CEP dans les écoles de paroisses . Projet de la création de Tepa.

 
  • Le 16 juin 1964, l'arrêté N°26 rend la fréquentation scolaire obligatoire.

 
  • Le 19 août  1969: Convention de l'enseignement.   
    En termes de programmes, nous suivons ceux de Métropole avec la possibilité d'adapter selon les besoins.

 
  • Au début des années 70, initiative à Malaetoli du Père Jaupitre consistant à insérer des séances de lecture en langue wallisienne.
     

  • 1974: Ouverture du collège de Lano
     

  • 1975: lèrc classe de 6ème à Salaniu

 
  • 1975 : accord de principe sur l'enseignement du wallisien dans le Primaire
    (voir bibliographie de Raymond Mayer qui s'appuie sur "France Australe").

     

  • 1977 : Le Vice-rectorat et la DEC envisagent une séance de lecture en langue wallisienne dans les écoles.

                               

  • 1978 : Installation de RFO/Radio.

 
  • Etat de l'enseignement en 1980 (par l'Assemblée Territoriale)

            - Un hommage est rendu à la Mission Catholique pour avoir créé et assuré seul bénévolement ce service
              pendant de nombreuses années,
            - Le nombre de classes a doublé, par rapport à 1969. . les effectifs des écoles ont augmenté de 709.
            - Au début des années 80, le vice-recteur (Mr Fasquel) présente un projet de convention afin de pourvoir
              aux difficultés de l'enseignement primaire.
              Rien de vraiment particulier au niveau des programmes.   
              Il témoigne pourtant d'un grand désir d'adapter l'enseignement, comme en témoigne son livret de lecture "Lita-Fano",
 

  • 1982 – Les effectifs

        Les pensionnaires des internats

                                 - Lano : 150 pensionnaires garçons
                                 - Sofala : 150 pensionnaires filles

                                 - Hihifo : 80 pensionnaires filles
                                 - Hahake : 180 pensionnaires filles
                                 - Mua : 140 pensionnaires filles

 
       Les externes

                                - Hihifo : 80 externes garçons et 50 externes filles
                                - Hahake : 100 externes garçons et 50 externes filles
                                - Mua : 150 externes garçons et 60 externes filles

 Total des effectifs : 1 130 élèves

 480 garçons et  650 filles
 

  •  1 983 : Cours-Ménager à Wallis

 
  • 1984, la délibération n°25 de 1' Assemblée Territoriale rend obligatoire la fréquentation des cours de wallisien,
        pour les jeunes d'ascendance wallisienne.
 

        C'est sous la mouvance de Monsieur Fasquet que l'on tente, en 1985, d'inclure dans le programme du Primaire
        une séance en langue wallisienne. Mata'utu et Vaitupu en sont les lieux de la courte expérimentation de ce projet.

 
  • Durant le temps des premiers travaux sur la convention, surtout avec le Frère Ernest (1985-1988),
    l'idée d'insérer le wallisien dans le Primaire n'était pas absente.   
    Une copie dactylographiée de la convention 1969, portant de nouvelles formulations ici et là, en témoigne.   
    Son article 6 lit: la langue wallisienne et futunienne sera une discipline dès les classes maternelles.
    (Archives de l'Assemblée Territoriale)


     
  •  1986, Installation de la Télévision à Wallis.

  • 1987: Collège de Alo

  • 1988 : Inauguration du Collège de Mala'e
     

  • 1990 : Collège de Lavegahau
     

  • 1 993 : Construction du lycée de Mata-Utu
     

  • 1996 : L'Entrée en 6ème n'est plus soumise à examen
     

  • 2001 : Ouverture du collège de Te'esi




Ce document a été écrit par Monsieur TISIMASI HEAFALA, ancien directeur de la DEC
 

 

Histoire de wallis - frise enseignement catholique




Ce document a été crée par Laurent GOBERT, instituteur, à partir des informations ci-dessus.

 




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